“Konbini” connu aussi sous le titre de “La fille de la supérette” mérite bien le billet suivant. Je vous invite à découvrir un livre traduit du japonais vers le français, un petit roman très sympathique.
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Être étranger, découvrir de nouveaux sons, s’étonner d’une saveur ou d’une odeur. Plaisir exquis ! Au plus jeunes, je leur dirais de prendre le risque de partir sans se retourner. Allez explorer ce monde qui chaque jour rétrécit.
Hier encore, un peu plus d’une demie journée suffisait, en décollant de Paris, pour se retrouver à Taipei grâce à un vol direct. Aujourd’hui, d’un clic sur Google Earth, on rejoint Roosevelt Road, non loin de l’Université de Shida, en un éclair. Plus besoin de se mouvoir, le Google-trotteur, avachi sur son canapé, est transporté instantanément dans la rue aseptisée et figée qu’il explore sans le moindre effort.
Partez chers enfants ! Partez ! Demain vous risquez de voyager dans un monde virtuel, un masque aux lunettes 3D rivé sur la face.
Avant-hier, des semaines s’écoulaient avant d’accoster au port de Keelung au Nord de Taïwan. Plus tôt encore, s’étiraient des mois et des années au cours desquels moult aventures pimentaient le périple. Irréductiblement, notre planète diminue au royaume de l’instantanéité.

Du Konbini au Bianli Shangdian
Connaissez-vous le petit roman de Sayaka MURATA intitulé « La fille de la supérette » ? La traduction de l’ouvrage en français est d’abord paru sous le titre suivant « Konbini ». Encore faut-il connaître la signification du terme Konbini en japonais pour être attiré par la première de couverture. Si ce n’est pas le cas, vous risquez fort de passer à côté d’une petite perle venue d’Orient.
Quant au second titre, « La fille de la supérette », il est loin d’être accrocheur. Mais surtout, la traduction française de « Konbini » en « supérette » ne peut transmettre le message de la romancière. « Konbini » en japonais ne se traduit pas plus en français que « Bianli Sangdian » – son équivalent en chinois – qui ne pourrait trouver de véritable synonyme en l’idiome de Voltaire.
Un Monde en miniature
Lorsque j’ai découvert les Bianli Shangdian à Formose en 1990, je fus émerveillé par ce Monde en miniature, un monde accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Ne le répétez pas à un militant de la CGT, mais ces petits magasins sont tout simplement formidables et jouent un rôle social indéniable pour le personnel comme pour les clients.
Vous êtes fumeur et la soirée s’éternise ? Vous n’avez plus de cigarettes ? Peu importe ! Quelque soit l’endroit où vous vous situez, vous trouverez un 7-Eleven, un FamilyMart, un Hi-Life ou un Okmart ouvert.
Vous avez une petite faim ? Vous souhaitez apprendre vos caractères de chinois en sirotant un thé, un café, une bière ou un jus de fruit tout en étant attablé ? Vous désirez acheter votre billet de train ou commander un taxi ? Vous décidez de payer les frais d’inscription à l’examen du TOCFL ? Vous avez besoin de retirer de l’argent liquide avec votre Carte Bleue internationale ? Auriez-vous oublié d’acheter du papier toilette ? Vous trouverez toujours ce dont vous aurez besoin, croyez-moi sur parole.
Mais le plus important à mes yeux, c’est l’accueil lorsque vous franchissez les portes automatiques. La petite sonnerie signale votre arrivée et la personne derrière la caisse vous lancera un « Bienvenue ! Nous sommes honorés de votre présence » souvent accompagné d’un véritable sourire.
Une atmosphère à découvrir
Les grincheux de la CGT vous diront que les salaires sont des salaires de misère, qu’il n’y a pas d’avenir à travailler dans ce genre de magasin du diable ! Laissez-les déblatérer. Sachez que Sayaka MURATA travaillait dans un « Konbini » avant d’être romancière.
L’atmosphère qu’elle décrit dans son roman « La fille de la supérette » est délectable lorsqu’on a vécu au Japon ou à Taïwan. Si vous ne connaissez pas ces deux pays, n’hésitez surtout pas à lire ce petit ouvrage afin de pénétrer dans un univers vraiment à part.
Patrick LE CHEVOIR
4 octobre 2023

Mon DEA d’Ethnologie m’a ouvert les portes de plusieurs domaines : l’Anthropologie Sociale, l’Histoire, l’Art, la Rédaction, l’Agriculture et la Politique.