A partir d’un entrefilet datant de 1946 à propos de l’avenir de la France en Algérie, nous allons démontrer que notre Ministre de l’Intérieur, Gérald Moussa DARMANIN, est atteint de cécité face aux insurrections qui frappent la France.
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Pas de pessimisme
Le 17 août 1946, dans “le plus parisien des magazines édités en Afrique du Nord“, nous trouvons un entrefilet intitulé “Pas de pessimisme” débutant ainsi :
“La semaine dernière, venant de Paris en avion, nous avons fait escale à Alger. Des amis de RAFALES nous ont montré des papillons qui avaient été apposés au cours de la nuit sur les murs de la ville. Ils étaient ainsi libellés : “Français, choisissez : la valise ou le cercueil”.
Pour sérieuse qu’elle soit, nous ne prenons pas au tragique une semblable propagande.” [RAFALES 1946 : 4]
Nous étions en 1946 et le journaliste de Rafales aurait dû être moins optimiste concernant l’avenir de la France et des Français en Algérie.
Ce petit article que je vous conseille de découvrir en entier se termine ainsi :
“Enfin, RAFALES se porte garant de la sagesse, de la reconnaissance et de la fidélité des peuples unis sous notre drapeau.” [RAFALES 1946 : 4]
Ce genre de conclusion laisse rêveur…
RAFALES, 1946, “Pas de pessimisme“, in Rafales, n°127 du 17 au 23 août 1946, p. 4
Le plus parisien des gouvernements
Constatant le laxisme gouvernemental face à l’insurrection qui meurtrit la France depuis 6 jours, nous pouvons malheureusement conclure que notre gouvernement est bien “le plus parisien des gouvernements“.
Notre cher Ministre de l’Intérieur, Gérald Moussa DARMANIN, nous rassure : un tiers des “émeutiers” (insurgés devrait-il dire) sont mineurs et un grand nombre d’entre eux ne sont pas connus des services de police. Nous voici soulagés !
Voici un extrait de sa déclaration du jour après la sixième nuit d’insurrection :
“Il faut qu’on prenne quelque temps de réflexion pour essayer de parler aux quartiers et d’être fermes avec les voyous.” [Gérald Moussa DARMANIN]
Après avoir prononcé des évidences et annoncé que les caméras de surveillance cassées seront remplacées grâce à une aide de l’Etat à hauteur de 20 millions d’Euros (merci nos impôts), le Ministre de l’Intérieur nous tranquillise totalement :
“|…] Fermeté avec les voyous, et je voudrais ici souligner 3200 interpellés fait par la police nationale et la gendarmerie. Ce qui montre que le rétablissement de l’ordre s’était grâce à une fermeté qui a été affichée sans prendre l’état d’urgence […]” [Gérald Moussa DARMANIN]
Prendre quelque temps de réflexion
Tout va bien ! L’ordre est rétabli puisque Gérald Moussa DARMANIN nous l’affirme… Notre gouvernement après 6 nuits d’insurrection va prendre le temps de la réflexion. Pourquoi faire ? Pour ESSAYER de parler aux quartiers ! Nous sommes ici devant une déclaration totalement lunaire. Voici la solution du siècle !
3200 interpellés et alors ?
Si un tiers des 3200 délinquants interpellés sont mineurs, nous avons donc environ 1066 mineurs arrêtés.
Par contre, une interpellation n’est pas une garde à vue. Mais imaginons que pour une fois les deux termes soient équivalents. Une garde à vue d’un mineur est en principe de 2 jours maximum. La bonne question à poser à notre Ministre de l’Intérieur n’est pas le nombre de mineurs interpellés sur les 6 jours d’insurrection mais le nombre d’insurgés mineurs en garde à vue au moment où il parle.
Ne nous laissons pas enfumer avec les chiffres. Sur 6 nuits, 3200 interpellés représentent en moyenne 533 personnes arrêtées par jour sur l’ensemble du territoire français.
Encore une fois, il nous manque les chiffres essentiels : combien d’insurgés sont actuellement en prison ? Combien d’interpellés ont été relâchés après leur garde à vue ? Combien de délinquants ayant saccagé, pillé, incendié n’ont pas été arrêtés ?
De la focalisation sur les mineurs
L’insistance sur le pourcentage des mineurs concernés par les émeutes et les pillages est trop récurrente pour ne pas cacher un autre problème.
On apprend que la moyenne d’âge des interpellés est de 17 ans, ce qui signifie que l’ensemble des insurgés sont très jeunes puisqu’un tiers a moins de 18 ans.
Mais à force de focaliser l’attention sur les mineurs, on en oublie que deux tiers des délinquants qui souillent la France depuis 6 nuits sont majeurs. Que sont-ils devenus ? Dorment-ils en prison alors que ces dernières sont pleines à craquer ?
A l’instar du journaliste anonyme de Rafales qui en 1946 restait aveugle face à la vérité qui le dérangeait, notre gouvernement semble commettre actuellement le même genre d’erreur.
il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir !
Quid du montant total des préjudices ?
Il est assez pénible de constater que rien ne filtre à propos des préjudices financiers qui frappent notre pays depuis 6 jours. A croire que tout est rentré dans l’ordre puisque le principal résident de la Place Beauvau nous répète chaque jour que tout est sous contrôle (entre deux insurrections…).
Le seul chiffre financier que nous ayons pour l’instant est le montant des caméras détruites par les délinquants. Une broutille ! 20 millions d’Euros… Combien coûte la reconstruction d’une mairie, d’un centre social, d’un magasin ? Quels seront les coûts sur les assurances ? Quelles seront les répercussions sur le tourisme étranger ?
J’ai un ami restaurateur sur Bordeaux Lac qui ferme plus tôt son établissement de peur des insurgés. Les clients désertent aussi les lieux depuis qu’un magasin de sport près de ce restaurant a été dévalisé par la racaille. Qui remboursera nos petites entreprises du manque à gagner ? Personne !
Mais ne nous inquiétons pas, notre gouvernement va essayer de parler aux quartiers…
Patrick LE CHEVOIR
03-07-2023
Droits d’auteur : tous droits réservés.
Mon DEA d’Ethnologie m’a ouvert les portes de plusieurs domaines : l’Anthropologie Sociale, l’Histoire, l’Art, la Rédaction, l’Agriculture et la Politique.